Goodbye Emmanuelle | ||
Modena, 18-09-2000 | ||
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Votre silence armé ne touche que la pointe sensible de ma langue maternelle, et tout le reste laisse vièrge, vide mon corps avec une précision telle, qui m'étonne, me frappe et me consolle. Sans bouger autres choses, ni toucher autremant, l'amertume imprécise de mes sens inutiles, comme le regard des orphelins nocturnes qui vont de rêve en rêve cherchant bataille et leur fortunes. Jeune et bien déjà décise: comme un adversaire, comme la fin d'un rêve, comme celui qui dance, dans l'aube et sa patiance, irresponsablement fidèle jusqu'à son il, jusqu'à la fin du jour du soleil, jusqu'à son deuil, à jamais, à toujours. Belle et jeune et vièrge digne d'une poésie peut-être, mais c'est pas grand-chose crois-moi; comme Béatrix, Laura, et celles fabuleuses femmes, qui n'éxistent que dans l'alarme du ventre patriarcale d'où vient ta force. Comme Silvia, Francesca, celles d'or qui dorment jusqu'à le rêve ne cesse point s'en aller dans la mémoire du jour faisant ses affaires et ses caffards entournent la chambre verte. Voilà mes images préférées, que sur le sable fin août envulvent les derniers souvenirs d'un an passé tout seul. Deux amants cherchant leurs bouches, qui font tout ce qu'ils font, et qui laissent le reste aux autres: le monde, les guerres, la joie, la mort. Elle qui baisse les yeaux, cherchant un regard complice qui sache comment la vie déroulle, comme elle commence mais non plus comme elle finisse. Et qui chatouille parmi ses dents les mots d'amour. Elle qui n'aime. Tous seuls enfin dans un lit de hasard parmi les larmes, on se dit ça va quoique ça vienne: la vie tout droit sur nos amours décomposés sur le béton des jours. Toi, ma petite duchesse, qui un jour m'a dit: "On n'a pas l' temps d'attendre vos gosseries, le temps passe vite, comme par hasard on se trouvera vieux. On aimerait avoir quelqu'un à côté qu'on puisse traihir." Mais laisse-moi te dire pour que tu puisses être enfin tranquille, que le temps finit pour tous, c'est ça, la chose, hélas, Madame Grimace, et alors, où allez-vous maintenant madame? Allez-vous donc chercher le vent? Madame? Voilà pourquoi je t'écris ces lignes, pour que tu puisses dire aux autres, il m'a donné une poésie, belle, peut-être, langue et pleine de sang, mais qui aurrait mieux décrit une femme une autre qui m'aime que j'aime pour qui la vie n'est pas ce vide cruel qui cherche une sortie de la tête, et la tête une prison d'espoirs, tanière des craintes et des fortunes. Pour qui j'en écriverai encore peut-être mais qui n'ira jamais se maquiller ailleurs en face des juges quotidiens, comme toi si belle, vièrge et tristement lointaine. |